Le soleil m’en veut. Pourtant je ne lui ai rien fait. En tout cas je ne crois pas. J’ai juste la peau blanche et des taches de rousseur à peu près partout sur le corps. Mais bon, ce n’est pas contre lui. Même. Aussi loin que remonte ma mémoire, il m’a systématiquement attaquée. Je crois qu’il cherche à me consumer. Mais, maligne, je ne me laisse plus faire. Mon arme ? La crème solaire indice 50. De quoi le tenir à distance. Même à l’ombre. Oui, parce que le dermatologue a été clair : « Même à l’ombre, on porte de la crème solaire parce que les UV continuent leur agression. » Décidément, le soleil a plus d’un tour dans son sac pour me gâcher la vie.
Il y a quelques années d’ailleurs, il devait bien rigoler. À l’époque, les crèmes indice 50 étaient blanches, grasses, pâteuses et dans des tout petits pots hors de prix. Pleine d’admiration, je regardais mes copines s’enduire d’indice 20 qui sentait bon le sable chaud et d’huile solaire qui les transformait en déesses des plages. Moi, cachet d’aspirine rongée de jalousie, j’évitais de sortir pendant la journée. Plus facile petite pendant les vacances d’été que grande fille qui travaille. J’ai bien essayé de tricher en mélangeant la crème avec du fond de teint… Je préfère ne plus évoquer cette expérience traumatisante.
Et puis au fur et à mesure des années, les textures sont devenues plus légères, moins blanches, et se sont mises à sentir bon. Elles sont même aujourd’hui conditionnées en grand format. Je pouvais donc m’enduire sans souci. En leur ajoutant quand même quelques gouttes d’embellisseur doré, bien plus efficace et naturel que le mélange crème + fond de teint.
Sauf que… Même si les formules ont évolué, une chose demeure : la crème solaire, ça pègue. Comprenez que même à petite dose, même avec une formule trop bien de la mort qui tue, ça colle. Oh pas de façon évidente, non, c’est plus insidieux que ça. Ça ne tache pas les vêtements, ça ne fait pas effet ventouse si on nous embrasse le bras, mais toute la journée, à force, avec la chaleur, ça devient moite et un peu poisseux. Et quand mon cabas en osier blanc y a laissé sa poignée l’été dernier, je me suis dit qu’il fallait changer de stratégie. J’ai donc arrêté de m’enduire des pieds à la tête.
Puis j’ai découvert une nouveauté magique : l’huile indice 50. L’idée : la même protection qu’une crème mais dans une huile solaire. C’est plus facile à étaler, c’est vite absorbé par la peau, et, praline sur la brioche, ça laisse un fini brillant so glamour. Mon rêve ultime. Vérification faite avec le dermato : oui oui, ça protège aussi bien. Ô joie. Plus besoin des dix minutes quotidiennes de dosage d’embellisseur/mélange/tartinage, plus peur d’abîmer mes affaires, plus de « Pfff, je sens un peu la crème solaire, là non ? », bref, même si le dermato a dit (aussi) « Nan mais Sasha, de toute façon, avec votre peau, on ne s’expose pas au soleil entre 10?heures et 18?heures », je me sens enfin au top pour affronter le soleil les yeux dans les yeux sans rougir.
Source Article from http://www.cosmopolitan.fr/,la-revanche-d-une-blanche-face-au-soleil,2510945,1875591.asp
Source : Cosmopolitan.fr : BEAUTÉ