AFP/Archives
Très pro, il assure qu’il « n’a pas la pression », mais file coudes au corps dès la fin de l’entretien rejoindre les répétitions – « jusqu’à dix heures par jour dans la dernière ligne droite ».
« Je sors lessivé », avoue-t-il. Mais aussi « ravi » de jouer un « des premiers textes qui m’ont ému au théâtre ». Racine, Corneille, il les apprenait « tout seul dans sa chambre, donc ce sont des choses qui m’ont touché jeune et que j’avais hâte de faire ici ».
Déjà deux ans et demi que Pierre Niney a intégré, à seulement 21 ans, la prestigieuse troupe de la Comédie-Française, dont il est le plus jeune pensionnaire.
A l’époque, il est encore au Conservatoire. « J’ai eu cet appel improbable de Muriel Mayette », l’administratrice générale, qui « cherchait un jeune homme pour entrer dans la troupe ».
D’abord impressionné – « à cause de l’histoire et du passé qu’il y a ici » – Pierre Niney apprend vite à dire « la maison », comme les autres comédiens du Français.
« Il y a un truc qui désacralise beaucoup le lieu, c’est qu’on est tous les jours dans la maison, à la cantine, on répète nos textes, on se croise, on boit un coup, on bosse beaucoup et donc on est chez nous! », lance-t-il en souriant.
Et « on rigole beaucoup » , ajoute-t-il, avec la « flopée de jeunes » récemment embauchés, comme Félicien Juttner, Louis Arene, Benjamin Lavernhe, Adeline d’Hermy, rencontrés pour la plupart au Conservatoire.
Yves Saint Laurent au cinéma
Pierre Niney enchaîne les projets, alternant les planches – le réjouissant « Chapeau de paille d’Italie », grand succès de la saison – et les plateaux de cinéma.
Il est le jeune amoureux de Virginie Efira dans « 20 ans d’écart », qui sort le 6 mars, et a frôlé le César du « meilleur espoir masculin » pour « Comme des frères », d’Hugo Gélin.
En mai, il cèdera le rôle d’Hippolyte à Benjamin Lavernhe (entré en octobre à la Comédie-Française) pour participer au tournage de « Cannes » de Christopher Thompson.
Et en juillet, il endossera le rôle d’Yves Saint Laurent dans le film de Jalil Lespert. Admiratif, il souligne qu' »à 21 ans, Yves Saint Laurent était déjà à la tête de Dior ». Autant dire que Pierre Niney a l’âge du personnage au début du film, mais qu’il lui faudra fausse barbe et perruque pour se vieillir à la fin.
Évidemment, pour être sur tous les fronts à la fois, il n’y aura « pas de vacances pendant un an ou deux ». Pas grave, « parce que c’est très excitant, un jour, j’irai dormir un moment quelque part! »
En attendant, il avale les alexandrins au kilomètre. Pas de secret, « il faut répéter, répéter, répéter », martèle-t-il. La « première couche » de mémorisation, dans la solitude de son appartement, est la plus laborieuse: « je le fais en marchant, je n’apprends jamais de texte assis, je tourne, j’ai dû faire à peu près 70.000 tours de mon appartement, mes voisins doivent me prendre pour un malade ».
Hippolyte, objet de la passion de Phèdre, l’épouse de son père Thésée, est « un personnage très absolu, pur, qui a une image de jeunesse innocente, au sens fort du terme, immaculée, avec en même temps un sens des principes et des valeurs qui va jusqu’à la mort », décrit-il.
A une semaine de la première, il reconnaît qu’il « angoisse pour plein de petits trucs, mais grosso modo, j’essaie de ne pas me mettre une pression, de me dire +rappelle-toi le jour où on te l’a annoncé et essaie de rester dans ce plaisir-là+ ».
Source Article from
Source : MSN Actualités : Célébrités